vendredi 21 décembre 2012

Le discours de la forêt


Le discours de la forêt :

Je la sens, elle est là, la magie de la vie
Celle qui rafraichit les champs et les blanchit
Pieds posés sur le sol, je demeure éveillée
A ces doux bruissements venus les caresser

Les brindilles telles des plumes imbibées d’encre
Viennent chatouiller et dessiner sur mes plantes
Ces lettres enivrées de la fraicheur du vent
Me transmettant les clés des mots les plus puissants

Je ne suis poète mais scribe de nature
Je rédige ses fêtes et fières allures
Je suis simple machine à écrire la beauté
Et je vis pour cela, pour tracer ses attraits

Sur du papier lisse je tatoue mon art
Celui que je ressens à travers mes racines
Perforer la peau de mes pauvres vieux panards
Dont le sang s’écoule sans bruit sur chaque ligne

C’est ainsi que j’exprime la douleur torride
Du bois ruisselant de la rosée du matin
Ces gouttes sont les larmes découlant du vide
Ressenti par ces arbres aux couleurs carmin

Et malgré ce néant que la forêt ressent
Elle semble assombrie de bien trop de feuilles
Qui se froissent au vent, me donnant tant et tant
Un peu comme ces mots à l’instant, sous votre oeil.            

                        Lucie Tinelli