dimanche 17 février 2013

L'eau


L’eau :

La douleur se fait rare en ces terres de lumières
La couleur des érables fait taire les plus fiers
Oiseaux, plantes et oups règnent ici en maître
La nature fait tout,  la vie et le paraître.

Les pates de velours caressent la terre meuble
Et les oiseaux piaillent pour exprimer leur joie
Celui qui ne verrait pas l’or serait aveugle
L’or que recèlent écorces, et fleurs des bois

Cette richesse est humble et c’est sa modestie
Qui portée par la paix ne fait que s’agrandir
Car le besoin primaire de la nature est l’eau
Qui bien que ne se voyant pas crée le plus beau

Et sans eau, que seraient devenus les oiseaux ?
Combien de temps auraient vécus les animaux ?
On observe le dehors mais pas le dedans
Tandis que le cœur du plus beau est transparent !


                                                 Lucie Tinelli

Evogression


Evogression :

C’est une feuille fine                                  
Pallie par la fraicheur
Cinglante de l’hiver
Mais une feuille digne

Salie de maladie
Elle n’en est pas moins pure
Se battant pour la vie
S’accrochant à son mur

Mur marron, écorcé
Couleur charbon doré
Sur lequel se repose
La neige en ecchymoses

Elle lui gèle ses branches
Le mordant sans merci
Jamais son tronc ne flanche
Mais ses feuilles en sont grises

A bout de bras les tient
Surtout la jeune et frêle
Qui se bat pour son bien
Et pour demeurer belle

Et ce vent, oui, si grand
Si ardent et cinglant !
S’obstine à arracher
Les enfants des forêts

Elles repousseront
Mais que deviendront
Celles qui sont tombées
Sous froid et neige, forcées ?

Que fera-t-elle donc
Jadis la belle blonde
La petite protégée
De ces branches craquelées ?

Elle qui n’a connu qu’une
Même par vents et tempêtes
Qu’une pâleur de lune
Et un ciel bleu en fête !

Que fera-t-elle donc
Dans la boue froide et sombre
Humiliée par les ombres
De ses géants grands-pères ?

Mais elle se bat bien
Contre tout, contre rien
Contre fatalité
Et par nécessité

Car la douce, la pure
L’enfant à fière allure
Ne saurait renoncer
A tant de dignité

« Comment tomber au sol ?
Rattrapez-moi au vol !
C’est injuste la vie
Je suis perdue, ici… »

Pourtant elle est ici
La jeune feuille morte
A rejoint le tapis
De ses sœurs d’autres sortes

Et la rosée la trouble
Elle est comme des larmes
Petite feuille se fous
De la beauté des arbres…

Elle pourrait profiter
De les voire différents
Mais préfère demeurer
Dans un malheur mordant

Elle passera ses jours
A maudire son état
Sera témoin d’amour
Sans en goûter l’éclat !

Car parfois, c’est trop dur
De changer de paraître
De ne pas rester pure
De demeurer simple être


         Lucie Tinelli