mardi 29 janvier 2013

Réalité


Réalité :

Le regret me ronge, et je songe au bonheur égaré, délaissé par mes idées fourbues.
Et ardues se font mes heures si longues, dans ce monde où rien n’est plus un plaisir.
Et les désirs qui avant me faisaient tant rêver, me font désormais pire qu’une épine au pied !
Egarée, je le suis. Oh !  Combien de mépris porte-je à mes pensées, qui ici m’ont amenées, loin de celle que j’étais, celle que tant j’aimais.
La vraie.
La belle à l’âme saine, la douce, la sereine, l’enfant future reine, le rubis à tailler, émaillé, écorché tel un rocher. Encastré dans la grotte sacrée de la fée du précieux, qui, brulant de ses feux tant ardents, m’éblouissent à mille lieux au moment où je ferme les yeux.
Et voyage au travers des pages de l’histoire  d’une sombre et très sage enfant. Le sourire découvrant de blanches dents luisantes et méchantes. Ces serres du mal se camouflent derrière un souffle, un râle et il n’y a d’égale que la haine qui monte à la gorge si saine de cette fée d’émail, de beauté, de tourments, tourments rêveurs, fugaces ! Qu’elle inflige aux amants, comme amoureux d’un astre, car elle, inaccessible, n’est autre que la cible de fantasmes sensibles.
Ah ! L’amour invincible ! Lorsqu’il est impossible…
Et je me vois en elle plus heureuse et plus belle. Je me vois sans ses ailes car moi je vole nue. C’est mon esprit céleste qui me transporte au loin et encore bien plus loin, oui, j’en ai tant besoin,
de m’évader du monde…
De fuir ces nuits sombres, durant lesquelles d’immondes créatures de l’ombre  apparaissent sans un mot, sans un bruit… sans rien…

Et le vide me tient, m’emplissant de morose. Je suis telle une éponge, je repense à la prose, et pour fuir cette enfant  sombre et sage, aux dents blanches, blanchies par la rage et la peur de l’âge, je me confesse enfin à l’encre de mon sang. L’encre rouge carmin, et je pense et ressens tous ces mots assassins qui me viennent à l’esprit. Puis je dis et redis à quel point je regrette…
La vraie vie.

mercredi 9 janvier 2013

Perdre aux jeux de mots


Perdre aux jeux de mots .

Je n’ai aucune idée
Je ne suis inspirée
Quelle est donc cette mort
Dans mon cœur si fort ?

Ma plume est endormie
Elle écrit sans envie
Et n’est qu’utilisée
Pour des mots insensés

J’ignore mes pensées
Dans des rêves embrumés
Je ne retrouve plus
Mon talent ingénu

Je poursuis chaque mot
Ils m’observent d’en haut
Je ne puis les atteindre
Ils me jugent  si moindre

Que cette force obscure
Sur les papiers, les murs
Qu’ils transportent en eux
Qui les rend comme un jeu

Mais un jeu dangereux.

         Lucie Tinelli

Dégout


Dégout


Pour ton beau pantalon, je donnerai dix francs
Pour ta chemise à bouton je mettrai bien moins
Tes bottines de mouton fourrées sont un gain
Mais un sincère rire, jamais ne se vend.

Je l’ai cherché partout mais c’était sans espoir
Tu le cachais peut-être bien dans la nuit noire.
Le froid m’avait surprise et j’ai abandonné
Oubliant ce sourire et bredouille rentrer

Une fois au chalet, tu m’attendais, glacé
Tes yeux noirs et salés transpiraient sur mes mots
Tu m’as mal accueillie, je n’ai pensé qu’à moi,
« Au revoir », je t’ai dit. Je partis sans repos.

Te trouver, là, stoïque à chaque fin de nuit
Une fois réfugiée dans notre petit nid
Me dégoutait de toi et du reste du monde,
Tu éloignais de moi les envies à la longue.

J’ai cessée de parler à un gars qui détruit.
Son indifférence à mon égard m’a salie
A fait naître en mon cœur le mépris, la vengeance
Donc je perce aujourd’hui l’abcès de la malchance
. . . et redance !

Lucie tinelli